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Gustave Bidaine

Hommage à Gustave Bidaine, alias Dantzen (nom de guerre), médaillé de l’Ordre de la Libération, ancien receveur des Postes de Saint-Laurent-de-Céris, à l’occasion des 70 ans de sa mort.

Prononcé lors d'une cérémonie au Monument aux morts de Saint-Laurent-de-Céris, le 10 juin 2023, dans le cadre des journées sur le devoir de mémoire organisées par l'association "Sports et loisirs" de Saint-Claud présidée par Bernard Cussaguet.

Parcours

Marie Gustave Virgile Sylvain Bidaine naît le 7 mars 1894 à Le Vernoy-de-Montbéliard (Doubs).

Le 14 avril 1913, Gustave Bidaine est engagé volontaire pour 4 ans au 26e Bataillon du Génie à Belfort. Facteur rural de profession, il est décrit comme ayant les cheveux châtains, les yeux verdâtres, le front vertical, le nez rectiligne, le visage plein, une taille d’1,63 m, un degré d’instruction de 3. Le 21 avril 1913, il arrive au 26e Bataillon du Génie en tant que sapeur de 2e classe.

Le 3 mars 1914, par décision du Général Commandant le 19e corps d’armée, Gustave Bidaine devient Caporal au 8e Régiment du Génie ; il est en campagne au Maroc du 3 mars 1914 au 1er août 1914. Du 2 août 1914 au 5 novembre 1915, il est en campagne contre l’Allemagne au Maroc.

Le 20 janvier 1915, il passe à la Compagnie Télégraphique à Casablanca (Maroc).

Par décret du 30 juillet 1915, Gustave Bidaine est décoré de la Médaille Coloniale agrafe « Maroc ».

Le 14 avril 1917, Gustave Bidaine passe dans la réserve de l’armée active. Le 1er novembre 1917, il est dirigé sur le dépôt du 8e Régiment du Génie. Du 6 novembre 1917 au 14 novembre 1918, il est en campagne contre l’Allemagne en France, en intérieur.

Du 15 novembre 1918 au 16 septembre 1919, il est aux armées Nord Nord-Est. Il reçoit la Médaille de la Victoire.

 

Le 10 juin 1919, Gustave Bidaine se marie avec Germaine Flotard à Nersac (Charente).

Le 29 avril 1921, il est facteur receveur aux Postes et Télégraphes à El-Kantara (Algérie).

Le 5 novembre 1921, il est classé dans l’affectation spéciale au titre de l’administration des Postes, Télégraphes et Téléphones (P.T.T.) en qualité de facteur receveur à El Kantara. Il est inscrit sur la liste du canton de Souk-Ahras (département de Constantine, au nord-est de l’Algérie, près de la frontière avec la Tunisie).

Le 13 janvier 1926, Gustave Bidaine est nommé à Martaizé (subdivision de Châtellerault, département de la Vienne).

En 1928, il obtient le « certificat de capacité pour la conduite des autres ».

Le 23 juillet 1937, Gustave Bidaine reçoit une affectation spéciale pour une durée de 3 mois au titre de l’administration des P.T.T. comme receveur à Saint-Laurent-de-Céris.

 

Le 14 avril 1940, il est libéré du service militaire.

Le 1er juin 1943, Gustave Bidaine est dégagé de toutes obligations militaires. Selon l’état signalétique de son dossier, il « a effectivement commencé à travailler pour la Résistance dès démobilisation de l’Armée » et est rallié à la France libre de Juin 1943 à Octobre 1944.

Le 8 juillet 1943, Marcel Mathias (alias Charles Ammadier), demeurant à Saint-Laurent-de-Céris, entre en « Résistance individuelle » dans le groupe Bidaine de Saint-Laurent. 

Lundi 15 novembre 1943 (le jour où Claude Bonnier sera parachuté en Charente) à 11h30, Gustave Bidaine, receveur P.T.T. domicilié à Saint-Laurent-de-Céris (Charente), est témoin du mariage entre Marcel Mathias, officiellement instituteur domicilié à Saint-Laurent-de-Céris et clandestinement réfractaire au Service du Travail Obligatoire et Anne Marie Labajauderie, employée des P.T.T. au Central télégraphique de Limoges (Haute-Vienne).

Le 14 août 1944, selon son « état succinct des occupations légales à titre civil ou militaire de juin 40 à la Libération », Marcel Mathias est affilié « groupe F.T.P. réseau Bir Hackeim (Chef Bidaine) ».

Le 9 mars 1945, le Préfet émet un avis favorable à la proposition de Gustave Bidaine pour la Médaille de la Résistance (ruban) au titre des « MUR » (Mouvements Unis de la Résistance).

Le Ministre de l’Intérieur émet un avis favorable pour proposition en tant que 2ème classe.

 

Le 23 mars 1945 à Angoulême, le Président du Comité Départemental de Libération de la Charente émet un avis favorable à la proposition de Gustave Bidaine pour la Médaille de la Résistance : « très bon agent de la Résistance, organisateur du maquis dans sa région, doit être récompensé. »

 

Le Commissaire de la République du Gouvernement provisoire pour la région de Poitiers transmet la proposition avec avis favorable.

 

Par décret du 23 octobre 1945 publié au Journal Officiel le 24 octobre 1945, Gustave Bidaine, alias Dantzen, receveur des Postes à Saint-Laurent-de-Céris, médaillé de la Victoire, membre du Comité d’Épuration de la Charente et délégué à la Commission d’Épuration Militaire, membre du Comité Départemental de Libération, est médaillé de l’Ordre de la Libération.

 

Selon la citation, il a été agent de renseignements au 1er régiment Bir’Hacheim et «  a camouflé 40 jeunes gens ».

 

Il « a soutenu la lutte contre la Milice et la Gestapo » et « a été l’un des fondateurs et des meilleurs agents du Maquis »  :

 

« Pendant longtemps, il a caché, dans les fermes notamment, des réfractaires à qui il procurait de faux titres d’identité. Il a également caché des armes. En relations avec Bir’Hacheim à partir de Mai 1944, c’est lui qui a assuré le recrutement du maquis de Saint-Laurent-de-Céris qu’il ravitaillait. Outre son activité comme agent de renseignements, il a participé activement aux opérations de guerre. Il a été, dans la région de Saint-Laurent, l’âme de la Résistance. A ce titre, il avait été nommé Chef Administratif et Politique des M.U.R. pour la Charente Libre et Chef des Services Civils de renseignements de l’A.S. 18. » 

 

Le 3 mai 1953, Marie Gustave Virgile Sylvain Bidaine, retraité des Postes, époux de Germaine Flotard, décède en son domicile au 211 rue de Clérac à Sillac à Angoulême. Il est inhumé au cimetière des Bardines à Angoulême.

 

 

 

 

Fiche matricule A.N.O.M. (Archives Nationales d’Outre-Mer) / dossier de Médaillé de la Résistance conservé à l’Hôtel des Invalides (Paris), aimablement transmis par le Musée de l’Ordre de la Libération / dossier F.F.I. de Marcel Mathias conservé par le Service Historique de la Défense, consulté au Château de Vincennes / acte de mariage fait en la mairie de Berneuil (Haute-Vienne) / état civil du Vernoy-de-Montbéliard (Doubs) / archives de la Ville d’Angoulême.

Sources

© Webdoc "Une traversée du XXe siècle entre Charente et Limousin: la vie de Marcel Mathias", réalisé par Jean-Christophe Mathias et publié à l'occasion du centenaire de la naissance de Marcel Mathias, le 1er août 2020. Dernière mise à jour du site: 11 juin 2023. Ce site a été librement créé avec wix.com

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