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Historique de la 33e Batterie du 113e Régiment d'Artillerie Lourde

Victor 36E.png

Carte postale représentant Victor Mathias (à droite)

avec le Lieutenant Julien du 36e, datée du 2 mai 1915 à Moulins,

destinée à Monsieur et Madame Mathias au Maslandry à Ambernac

et ainsi écrite au verso :

​

Soldat bon pour la patrie ! Vive la France

Souvenir des apprentis de Moulins

Bon souvenir de tous mes parents

Mathias Victor

Selon la fiche matricule de Victor Mathias [N°1506, bureau de recrutement de Magnac-Laval, classe 1916, Archives départementales de la Charente: cote 1 RPROV 253], il a été à la 33e batterie du 113e Régiment d'Artillerie Lourde du 14 avril 1916 (date de son départ aux armées) au 1er juin 1919 (date de son passage au dépôt du 16e Régiment d'Artillerie).

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Le 14 avril 1916, Victor Mathias part aux armées, à la 33e batterie du 113e bataillon d’Artillerie lourde.

​

Selon le Journal des Marches et Opérations du 113e Régiment d’Artillerie Lourde, le 12 avril 1916, le régiment est positionné à Rosières-en-Santerre (Somme), qui se situe à l’est d’Amiens et au sud-ouest de Péronne, au sud de la Somme. Le 1er mai 1916, un groupe prend position à Attichy (Oise).

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​

Le 1er novembre 1916, Victor Mathias est cité à l’ordre du 113e Régiment d’Artillerie Lourde (Régiment N°54) : « Au cours du bombardement de sa batterie le 17-7 et le 16-10-16 s’est porté au secours de son camarade blessé en faisant preuve d’un grand mépris du danger. »

​

Selon le Journal des Marches et Opérations du 113e Régiment d’Artillerie Lourde, le 14 juillet 1916, un groupe est « éprouvé » à Cappy (Somme), qui se situe sur les rives de la Somme, à l’ouest de Péronne et au nord de Rosières-en-Santerre. Le journal poursuit :

"15 juillet

Brouillard puis couvert. Le vent et la pluie ont gêné ces derniers jours les tirs avec avion. Les Allemands semblent masser de l’Artillerie au Nord et au Sud. Activité de leur côté. Destruction de Batterie : 35-32 (Reille).

16 juillet

Pluie. Le Colonel se rend aux positions de Batterie. Artillerie allemande assez active notamment sur le groupe Bégou. Destruction de Batterie : 35-52 (Laloy).

17-18 juillet

Brouillard et pluie. Impossibilité de réglages.

19 juillet

Les Batteries du groupe Reille sont violemment prises à partie notamment la Batterie 73 (…). Le capitaine Jannin (Victor) commandant la 28e Batterie est tué à son poste de combat. Sur demande téléphonique au Colonel, il est nommé Chevalier de la Légion d’Honneur. Les échelons de Cappy souffrent également ; le colonel décide de les reporter près de Proyart (…)"

Proyart se situe au sud-ouest de Cappy et au nord de Rosière-en-Santerre.

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Le journal suivant indique que le 113e Régiment d’Artillerie Lourde se situe en octobre 1916 aux alentours de Biaches (près de Péronne, sur les rives de la Somme, à l’est d’Amiens) :

"13 octobre

(…) Trois tués et deux blessés (…) par suite de l’éclatement d’un obus à l’entrée d’une sape en construction.

14 octobre

Couvert. Activité d’artillerie toute la journée.

15 octobre

Pluie-froid. Tirs de neutralisation. Destruction avec avion (…).

16 octobre

Beau-froid. (…) Destructions : avec avion (…) ; avec ballon (…) ; observatoire terrestre (…).

17 octobre

Beau-froid. Destruction avec ballon (…).

18 octobre

Pluvieux. Activité d’artillerie de notre côté de 15h50 à 17h20. Une attaque sur Biaches et La Maisonnette nous rend maîtres de quelques tranchées à Biaches et de la majeure partie du bois Blaise."

Le 28 décembre 1916, Victor Mathias est évacué.

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Selon le journal des marches et opérations de la 33e Batterie du 133e Régiment d’Artillerie Lourde, fin décembre 1916, cette batterie, partie du Puy-de-Dôme, se déplace aux alentours de Compiègne et de Soissons :

"2 décembre 1916

Départ du groupe d’Issoire à 11h30. Cantonnement à Saint-Germain-Lembron.

14 décembre 1916

Départ du groupe de Saint-Germain. Embarquement en chemin de fer à Issoire. Départ en 2 trains le 14 décembre 9h3 et 13h3, arrivée à Pont-Sainte-Maxence le 15 à 23h et le 16 à 6h.

[Pont-Sainte-Maxence (Oise) se situe sur l’Oise, au sud-ouest de Compiègne, au nord-est de Creil et au nord de Senlis]

16 décembre

La batterie cantonne à Angicourt. [entre Pont-Sainte-Maxence et Creil]

17 décembre

Reconnaissance de positions de batterie à Tannières-Châtelet (...).

24 décembre

Déplacement par étape. La batterie occupe les fermes de Pont ; la Presle ; Tourtaucourt dans la commune d’Angicourt.

25 décembre

Perte de 2 chevaux (maladie ou accident). Reconnaissance de position à Tannières-Châtelet. Des travailleurs du 1er Régiment d’Artillerie construisent des plateformes pour la batterie.

[les hameaux de Tannières-Châtelet se situent sur la commune de Montigny-Lengrain, dans le département de l’Aisne, au sud de l’Aisne et de Vic-sur-Aisne, à la limite du département de l’Oise, près d’Attichy, à l’est de Compiègne]

29 décembre

Déplacement par étape. La batterie cantonne à Béthancourt. Perte de 2 chevaux (maladie)."

[il s’agit probablement de Béthancourt-en-Valois dans l’Oise, au sud de Compiègne et au nord de Crépy-en-Valois]

Le 9 février 1917, Victor Mathias est rentré aux armées.

​

Selon le journal de la 33e batterie, elle est alors à l’ouest de Noyon, au nord de l’Oise :

"30 janvier au 24 février

Construction d’une position de batterie dans le bois de Thiescourt. Le matériel est fourni en grande quantité. En trois semaines, les travaux activement poussés malgré le froid très vif (allant jusqu’à -17°) ont permis la construction de la batterie (…) tous les hommes sont logés à l’épreuve des obus de 210, et 2000 obus et charges logés à l’épreuve de l’obus de 25 cm. Très peu de reconnaissances aériennes ennemies pendant les travaux. Très peu de tirs ennemis également. (…)

24 février

Retour de l’unité à Montigny-Lengrain. Le personnel de l’unité est transporté en camion automobile. Etape pénible pour les chevaux."

​

​

Le 30 mars 1917, Victor Mathias est évacué.

​

Selon le journal de la 33e Batterie, celle-ci se trouve à cette date à Tergnier (Aisne), entre Saint-Quentin et Soissons :

"29 mars

Reconnaissance dans les ruines de Tergnier. L’installation de la batterie dans ces ruines me paraît impossible, étant donné la forme du terrain, absolument plat. Je ne trouve aucune position acceptable malgré une reconnaissance très approfondie. Le seul défilement est donné par les ruines des maisons.

30 mars

Des travailleurs commencent la construction d’une batterie le long de la grande courbe de la voie ferrée à Tergnier. Ce même jour la 34e Batterie du groupe, installée dans la sucrerie, subit un tir à démolir dès son ouverture du feu et subit des pertes sérieuses en personnel et matériel.

31 mars

Contre-ordre au sujet de l’occupation de la position de Tergnier. Reconnaissance dans la région de Remigny."

Le 11 mai 1917, Victor Mathias est rentré aux armées.

​

Selon le journal de la 33e Batterie, elle se trouve alors au nord-est de Soissons, sur le canal de l’Oise à l’Aisne, dans la région de Pinon et Anizy. Fin mai 1917, après 4 jours de marche, la batterie arrive à l’ouest de Saint-Quentin (Aisne), dans les villages de Marteville et Maissemy. Voici quelques dates intéressantes qui ont suivi :

"(...)

4 juin

Organisation d’un observatoire dans le secteur de l’armée anglaise pour exécution de recoupements.

(…)

17 juin

La batterie coopère à la préparation d’un coup de main exécuté par les troupes de cavalerie canadienne.

21 juin

Embarquement en chemin de fer à Nesle

22 juin

Débarquement à Void et cantonnement à Chonville. [ces localités se situent dans le département de la Meuse, près de Commercy, sur la Meuse] Une pièce a dû être laissée au parc dans la région de Saint-Quentin.

1er juillet

Départ de la batterie de Chonville, où elle vient de rester 8 jours au repos. Cantonnement à Erize-la-Brûlée.

2 juillet

Départ d’Erize-la-Brûlée. Cantonnement à Fleury-sur-Aire. [au nord de Bar-le-Duc, Meuse]

3 juillet

Cantonnement au camp de Sivry. Etape pénible.

[il s’agit probablement de Sivry-la-Perche dans la Meuse, 10 km à l’ouest de Verdun]

4 juillet

Occupation de la position au petit jour. Ce mouvement est très pénible, étant donné que, au moment où la batterie arrive sur la position, l’ennemi commence un tir de 380 sur le village de Germonville. Les obus tombent très près de la position. [il s’agit très probablement du village se situant sur la commune de Fromeréville-les-Vallons dans la Meuse, environ 8 km à l’ouest de Verdun] (…)

7 juillet

(…)

La situation des chevaux dans le bois de Sivry est très précaire. Aucun n’est abrité ; le temps est très pluvieux ; il y a une très grande quantité de boue. En outre le service du ravitaillement est très pénible ; il ne se termine chaque jour qu’à 6 heures du matin ; les routes sont en effet très fortement encombrées et passablement bombardées, particulièrement entre Germonville et Fromeville. Malgré de fréquents rapports en demandes, et malgré une note du Général Commandant le 16e C.A. il est impossible de toucher au aucun matériel pour abriter les chevaux. Un grand nombre périssent déjà ; leur état de misère s’aggrave. Cependant, plusieurs unités voisines (endivisionnées) ont leurs chevaux abrités.

(…)

15 août

A 6 heures ; Réglage sur tranchée de Darmstadt et destruction de 2 nœuds sur cette tranchée.

(...)

18 août

Nouvelle destruction sur les nœuds de la tranchée de Darmstadt à 14 heures.

(…)

du 18 août au 1er septembre

Le carnet de tire de l’unité ayant été détruit avec une certaine partie du P.C., il est impossible de relater ici les tirs qui ont été exécutés pendant cette période, au cours de laquelle a eu lieu l’offensive française.

Pendant les 6 jours qui ont précédé cette attaque, la Batterie a exécuté chaque nuit des tirs d’interdiction sur les passerelles du Ruisseau de Forges, à hauteur du Moulin, et des tirs à obus spéciaux sur les organisations de l’ennemi. (…)

Le personnel a été fortement incommodé par les bombardements ennemis à obus toxiques. Il a montré toujours une grande vaillance et une superbe endurance.

2 septembre

Départ de Germonville. Cantonnement à Sainte-Menehould. [ville de la Marne qui se situe entre Reims et Verdun, légèrement plus au sud] Une partie de la batterie est transportée en camions. Il manque, en effet, une très grande partie des chevaux.

4 septembre

Arrivé de la batterie au camp de Châlons. [il s’agit de Châlons-en-Champagne, autrefois appelée Châlons-sur-Marne, préfecture de la Marne] Installation de l’échelon au Camp Berthelot. (le camp Berthelot se situe à Mourmelon, Marne) Reconnaissance dans la région de Baconnes. [Le camp Berthelot et Baconnes se situent dans la Marne, environ 15 km à l’ouest de Suippes et environ 25 km au sud-est du fort de la Pompelle près de Reims, cette dernière étant sous-préfecture de ce département]

5 septembre

Occupation d’une position de batterie aux bois parallèles, près de la « voie romaine ». Région de Baconnes.

(…)

13 septembre

(…)

Il ne reste plus qu’une seule pièce disponible à la Batterie. Toutes les autres sont momentanément hors serviceet envoyées au Parc.

14 septembre

Départ du Camp Berthelot. Cantonnement à Courtisols. [Marne, à l’est de Châlons]

15 septembre

Départ de la batterie de Courtisols. Arrivée à Moivre. L’état-major du Groupe est cantonné à Coupéville. [à l’est de Châlons, Marne] Il manque à l’unité 72 chevaux et les autres sont dans un grand état de misère.

Le 2 octobre

Visite de Monsieur le Vétérinaire Directeur du Service de l’Armée. Il décide l’évacuation de 27 autres chevaux. Les pièces sont rentrées du Parc.

Le 21 octobre

Départ de Moivre. (…)

Le 2 novembre

La Batterie reçoit des chevaux complétants à l’effectif réglementaire. Les chevaux, fournis par des batteries actuellement en ligne dans le secteur de l’Armée, sont à peine en meilleur état que ceux que possédait la batterie.

Le 4 novembre

La batterie embarque à la gare de Saint-Hilaire-au-Temple en 2 trains. [cette gare se situe à quelques kilomètres au nord de Châlons dans la Marne] (…)

Le 7 novembre

Débarquement à Nice.

Le 8 novembre

Départ de Nice. Etape. Cantonnement à La Turbie. [La Turbie se situe à côté de Monaco, entre Nice et Menton, dans les Alpes-Maritimes]

Aucune nouvelle de la 2e traction de l’unité, partie dans le 2e train.

Etape particulièrement pénible pour chevaux qui, comme toujours, ne sont jamais abrités.

Le 9 novembre

Etape. Cantonnement à Vintimille. [Vintimille se situe en Ligurie, à la frontière franco-italienne, Italie]

Le 10

Etape. Cantonnement à Breil. [il s’agit très probablement de Breil-sur-Roya, dans le département des Alpes-Maritimes, à la frontière franco-italienne, environ 25 km au nord de Vintimille]

Le 11

Etape. Arrivée à St-Dalmazzo di Tenda. Embarquement le même jour à 17 heures. [il s’agit très probablement de la gare de Saint-Dalmas-de-Tende, dans les Alpes-Maritimes, sur la ligne de chemin de fer entre Coni et Vintimille, Italie]

Le 12 novembre

Débarquement à Rezzatto. Etape. Cantonnement à Calvizano. [Rezzato et Calvisano se situent au sud-est de Brescia, au sud du Lac de Garda, entre Milan et Venise, dans le nord de l’Italie]

Le 15 novembre

Etape. Cantonnement à Solferino.

Le 16 novembre

Etape. Cantonnement à Villafranca.

Le 17 novembre.

Etape. Cantonnement à San Martino Buon Albergo (Vérone).

Le 18 novembre

Etape. Cantonnement à Brognoligo.

Le 24 novembre

Etape. Cantonnement à Trissino. [Trissino se situe dans la province de Vicence, à l’ouest de la ville de Vicence, au nord de l’axe entre Vérone et Padoue, environ 90 km à l’ouest de Venise, Vénitie, nord de l’Italie]

Le 25 novembre

Occupation de la position de Maddelena (au N. de Priabonna).

Le 1er décembre

Etape. Cantonnement à Isola di Malo

Le 2 décembre

Etape. Cantonnement à Povo-Laro. [Povolaro se situe au nord de Vicence]

Le 3 décembre

Etape. Cantonnement à Ronanno. [il s’agit très probablement de Romano D’ezzelino, au nord-est de Vicence]

Le 4 décembre

Etape. Cantonnement à Asolo. [Asolo se situe au nord-ouest de Venise et à environ 35 km au nord-ouest de Trévise]

Le 5 décembre

Reconnaissance dans la région d’Obledo.

Le 7 décembre

La batterie se met en position à Castelencco.

Le 10 décembre

Cantonnement à San Lorenzo (près Rosa). [Rosà se situe à environ 40 km à l’ouest de Trévise]

Le 14 décembre

Reconnaissance vers Mussolente.

Le 17 décembre

Etape. Cantonnement à San Eulalia. Reconnaissance dans la région de San Eulalia. Le groupe fait partie du groupement d’Artillerie de Barrano.

18 décembre

Mise en batterie entre la route de San Eulalia à Borno et la route de San Eulalia à Barrano.

[il s’agit probablement de Sant’Eulalia, entre Trente et Venise, environ 50 km au nord-est de Vicence]

(…)

Le 5 janvier

Constitution numérique de l’Unité à la date du 1er janvier 1918 :

Officiers : Capitaine Martin, Sous-Lieutenant de Fraissinelle, Sous-Lieutenant Russel.

Sous-Officiers : 14

Brigadiers : 14

Hommes : 190

Chevaux : 176

Canons : 4

Le 14 janvier

Attaque italienne sur le Monte Asolone. La batterie a reçu une mission d’interdiction sur les ravins au Nord de l’Asolone et du Pertica. Les réglages, quelque peu difficiles en raison de la nature du terrain, ont cependant été favorisés par une très satisfaisante visibilité. (…)

Le groupe est rattaché au Groupement d’Artillerie de Barrano, et mis à la disposition de la 4e Armée italienne.

L’état des chevaux s’est considérablement amélioré durant cette période."

Le 13 février 1918, Victor Mathias est évacué.

​

Voici alors la situation selon le journal des Marches et Opérations de la 33e Batterie du 113e Régiment d’Artillerie, mis à la disposition de la 4e Armée italienne début 1918 :

"Le 1er février

Etape. Cantonnement de l’unité à San Vito d’Asolo. (Repos d’une vingtaine de jours). L’unité est rattachée administrativement aux E.N.E. du 31e CA, puis du 12e CA.

L’épidémie de gale qui sévit sur la batterie oblige à la tonte d’un grand nombre d’animaux. Les nuits sont encore très froides. Des écuries pour 100 chevaux sont construites."

​

​

Le 3 mars 1918, Victor Mathias est rentré aux armées.

​

Le journal de la 33e Batterie indique alors :

"Le 2 mars

Occupation de la position de Granigo. Le personnel est arrivé dans la nuit. Le TR est à Loria.

[Granigo se situe entre Trente et Venise, 40 km au nord-ouest de Trévise et 25 km au nord de Loria]

Le 3 mars

Arrivée des canons. Construction de la position. Réglage avec une pièce sur le clocher de Quero.

[Quero se situe une dizaine de kilomètres au nord de Granigo]

Pendant plusieurs jours, l’échelon exécute un travail de ravitaillement des plus pénibles en enlevant les munitions du 9e groupe. Celles-ci sont dans des endroits inabordables et la pluie tombe sans arrêt. Il en résulte en premier lieu que ces munitions, déjà passablement détériorées, subissent de nouveau une considérable dépréciation et deviennent impropres à des tirs précis. En outre ce travail est extrêmement pénible pour les chevaux qui dépérissent énormément.

En fait, on a eu à regretter tous les inconvénients d’une occupation de position extrêmement brusquée. Ils se résument en :

a) Détérioration forcée des munitions

b) Dépérissement des chevaux

c) Fatigue exagérée du personnel

d) Impossibilité de camoufler les travaux.

Pendant toute cette période, la batterie n’a pas exécuté de tirs importants. Quelques rares tirs d’interdiction, soit de jour, soit de nuit. (…)

[le tir d’interdiction est un tir à obus à balles sur les boyaux et communications]

Le 7 mars, le journal évoque un changement administratif (numéro de batterie) censé intervenir au 1er mars et indique :

"Ces dispositions étant inexécutables, cette date est reportée (…) au 15 mars, et exécuté."

Le journal laisse alors vide la composition des effectifs de la batterie, et aucune mention n’y est portée durant presque un mois.

Il reprend début avril :

"Le 4 avril

Désarmement de la position de Granigo. La Batterie de tir rejoint l’échelon au pont de Casonetto.

Le 6 avril

Etape. Cantonnement à Castel du Godego.

[il s’agit très probablement de Castello di Godego, 50 km au nord-ouest de Venise]

(…)

Le 8 avril

Embarquement à Padova à 10h. (Padoue)

Le 12 avril

Débarquement à Chaumont-en-Vexin. Voyage sans incident. Cantonnement à Thibivillers."

Thibivillers se situe dans le département de l’Oise, environ 70 km au nord-ouest de Paris ; s’ensuit une série d’étapes et de cantonnements jusqu’à Saint-Aubin-Montenoy (Somme, à environ 25 km à l’ouest d’Amiens). Puis :

"Le 23 avril

Etape. Cantonnement à Saint-Sauveur. [très probablement à 8 km au nord-ouest d’Amiens]

Depuis quelques jours, la batterie a reçu trois renforts de chevaux, soit un total de 30 chevaux. L’état de la cavalerie est sensiblement meilleur, et même assez bon. Malheureusement le ravitaillement en fourrage en avoine est souvent très défectueux et insuffisant."

​

​

Le 19 mai 1918, Victor Mathias a une « plaie ouverte annulaire droit et douleurs dorsales par éclat de bombe ».

​

Ce jour-là, le journal de la 33e Batterie mentionne :

"19 mai 1918

Etape. Cantonnement au Stuyvert, commune de Zuytpeene (Nord)."

[il s’agit de la dernière commune française dans l’ordre alphabétique ; elle se situe au nord de Saint-Omer et de Hazebrouck, à environ 20 km de la frontière belge, et à environ 30 km au sud de Dunkerque]

Le 27 mai, la batterie pénètre en territoire belge, dans les Flandres, en reconnaissance à Poperinghe (commune frontalière) et Ypres :

"Reconnaissance très pénible. Tout ce qui est susceptible d’être envisagé comme position de batterie est occupé. (…)

28 mai

(…) la batterie doit s’installer au sud de Brandhoeck [entre Poporinge et Ypres]

En fait, cette position m’apparaît comme inoccupable. Il n’y a aucun défilement ; l’ennemi, d’observatoires terrestres, voit les plateformes des pièces. Dans la nuit, à 3 heures du matin, les pièces arrivent en position (…) Des tranchées sont creusées pour abriter les hommes. Dès le premier jour, le P.C. est bombardé (…)

6 juin

Le P.C. subit un tir nouveau de démolition (...) destruction à peu près totale. Je l’évacue. (…)

le 13 juin (…)

plusieurs hommes se distinguent par leur bravoure en continuant le tir malgré une riposte ennemie précise par canon de 105 et obus explosifs et toxiques.

21 juin

Les échelons, qui se trouvaient depuis le 29 mai au Bois de l’Hôpital (Belgique) (…) viennent bivouaquer après bombardement répété de leur position.

26 juin

Désarmement de la position. La batterie de tir rejoint l’échelon. Formation de la colonne légère (…) Cette opération se passe en désordre, ce qui la complique beaucoup.

- Tous les combats de Belgique ont été faits sans aucun abri contre les gaz et sans abri de bombardement -"

Le 1er juillet 2018, la batterie est de retour dans la Marne.

Début novembre 1918, la batterie se situe au nord de l’Aisne, à la limite avec le département du Nord :

"Le 10 novembre

Marche extrêmement pénible. Embouteillage complet et irrémédiable. Arrivée de la batterie à Gauchy [Bergues-sur-Sambre]. Cantonnement. Repos."

En décembre 1918, la batterie est en Belgique ; elle fait une étape à Bruxelles.

Le 3 janvier 1919, elle entre en Allemagne. Elle rentrera en France le 1er septembre 1919.

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© Webdoc "Une traversée du XXe siècle entre Charente et Limousin: la vie de Marcel Mathias", réalisé par Jean-Christophe Mathias et publié à l'occasion du centenaire de la naissance de Marcel Mathias, le 1er août 2020. Dernière mise à jour du site: 11 juin 2023. Ce site a été librement créé avec wix.com

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