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Historique du 138e Régiment d'Infanterie

MATHIAS Simon.png

Fiche militaire attestant du décès de Simon Mathias

en tant que "mort pour la France",

base des morts pour la France de la Première Guerre Mondiale,

site Internet "Mémoire des Hommes", Ministère des Armées.

Selon la fiche matricule de Simon Mathias [N°762, bureau de recrutement de Magnac-Laval, classe 1904, Archives départementales de la Charente: cote 1 RPROV 157], il a été au 138e Régiment d'Infanterie (basé à Bellac) de son arrivée au corps le 11 août 1914 à sa disparition au fort de la Pompelle (Marne) le 23 septembre 1914.

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Le 23 septembre 1914, Simon Mathias est porté disparu à la Pompelle. Il a été en campagne contre l’Allemagne du 11 août 1914 au 23 septembre 1914.

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Le fort de la Pompelle se situe à environ 5 km au sud-est de Reims (Marne) : il est l’un des forts de défense de la ville. Contrairement à ce qui est indiqué sur le site Internet du Centre Régional de Documentation Pédagogique de Reims, ce fort n’est pas « le seul fort qui est resté aux mains des français durant la 1ère guerre mondiale, assurant la défense de Reims jusqu’à la victoire de 1918. » En effet, comme le disent les sites Internet des lieux de mémoire Verdun-Meuse et du réseau Canopée, ce fort a été désarmé par l’armée française en 1913, et occupé sans combat par l’armée allemande le 4 septembre 1914. Ce n’est donc qu’après le 24 septembre 1914, après la meurtrière reconquête du fort par le 138e R.I. au cours de laquelle Simon Mathias a été tué, que la Pompelle est resté français. Dans la seconde moitié de septembre 1914, plus de cent soldats venant de Haute-Vienne sont tombés sur le site du fort de la Pompelle ; les corps de certains d’entre eux n’ont jamais été retrouvés.

L’historique officiel du 138e Régiment d’Infanterie décrit ainsi sa campagne du mois de septembre 1914 :

 

LA MARNE – LA POMPELLE

(4 Septembre – 2 Octobre)

 

Le 4 septembre, le bataillon DESSIGNY et le 2e bataillon (CLANCHÉ) qui a rejoint le Régiment, cantonnent à Aulnay-l’Aire après une marche des plus pénibles.

Le 5, embarquement en chemin de fer à Vilry-le-François où l’on retrouve le 3e bataillon. Le régiment débarque à Chavanges et gagne Saint-Christophe.

 

SOMPUIS (6-10 Septembre)

 

Le 6, le mouvement de retraite est arrêté, le Régiment reprend sa marche en avant et est dirigé sur Rosnay-l’Hôpital.

Le 7, marche sur Saint-Ouen et la côte 194 (deux mille mètres S.-O. d’Humboville). A seize heures, le Régiment est sur ses positions. L’ordre du jour du général JOFFRE est lu aux troupes ! La minute est solennelle. A dis-huit heures, ordre d’aller bivouaquer à Brébant où l’on arrive à vingt-deux heures.

Le 8 septembre à 3 h. 30, le Régiment regagne son emplacement de la veille à la côte 194. Le 50e est à droite vers la côte 171, le 63e à gauche un peu en retrait. Le canon gronde ; on attend le choc avec confiance. Il se produit à 12 h. 30 et se traduit par une vive fusillade entre les éléments avancés.

La nuit met fin aux combats, le Régiment bivouaque sur place.

Le 9, à six heures, le 138e se porte à l’attaque de Sompuis.

Objectif : Moulin détruit.

Dispositif : 2e bataillon en tête. 2 compagnies en première ligne, 2 en réserve.

3e et 1er bataillons en réserve à cinq cent pètres en arrière.

Dans les bois touffus, la marche est pénible et les clairières sont violemment bombardées par l’ennemi ; sous les couverts, de terribles combats singuliers s’engagent. Le sergent BOUILLAUD, en reconnaissance avec un homme, se trouve en face d’une patrouille ennemie de trois hommes, il en tue un et fait prisonnier les deux autres. A dix-huit heures le régiment se trouve encore à 2.000 mètres au sud de Sompuis. Le capitaine PINSARD est tué, le lieutenant JADOT et le sous-lieutenant RÉA sont blessés, plus de cent hommes manquent. Le Régiment reste en position pendant la nuit. Le 10, au matin, la lutte reprend et à 12 h. 30, le 3e bataillon entre dans le village de Sompuis violemment bombardé par l’ennemi et encombré de blessés allemands. A notre gauche, le 21e Corps, arrivé de la veille, presse l’ennemi. Les Allemands reculent, couverts par des rafales violentes d’obus de gros calibre, et c’est seulement à dix-neuf heures que le Régiment peut déboucher du village et s’établir vers la voie ferrée.

Le 11 septembre, c’est la victoire !

Pressant les arrières-gardes allemandes, le 138e passe à Coole et se dirige à travers champs sur Torgny-aux-Boeufs.

Le 12, il traverse Coulmiers, Aulnay-l’Aître et arrive à la Cense des Prés. Le 13, il est à Auve qui est entièrement détruit. Le 14 et le 15, il se trouve près de Laval où il participe à l’action du 17e C. A. ; le 16, il se porte par la voie romaine sur Cabane (2.000 mètres S.-O. de Perthe-les Hurlus) où stationne le 1er bataillon. Les deux autres bataillons bivouaquent près de Somme-Suippes.

Le 17 septembre, le Régiment se dirige sur Perthe-les-Hurlus et bivouaque dans les bois du sud du village. Le 18, il est relevé par le 83e et regagne Somme-Suippes.

Le 19, il est dans le Camp de Châlons, à l’Arbre-Chenu, en réserve de la 24e Division qui attaque Saint-Hilaire-le-Grand. Il y reste le 20. Le 21, après un repos de trois heures sous les hangars de l’aviation, il repart pour Vernezay où il arrive le 22 à 3h. 45, après une marche extrêmement pénible. Il en repart à cinq heures pour Bezannes où il arrive vers la fin de l’après-midi. Il est en réserve, à la disposition du Général commandant la 23e D. I. et escompte un repos bien mérité. Ce repos devait être court : dès le lendemain matin, le régiment va participer, en effet, aux opérations de la 23e D. I. aux abords de Reims.

 

LA POMPELLE – SAINT-LÉONARD

(23-27 septembre)

 

Le 23, à neuf heures, le Régiment est alerté et à dix heures il se met en marche, direction : le bois à 1.500 mètres S.-O. de Puisieux, où il arrive à 12 h. 30. A treize heures il reçoit l’ordre d’enlever le fort de la Pompelle et d’attaquer les positions ennemies vers la côte 118. Il a à sa gauche, à l’ouest du fort, un bataillon du 78e, et à sa droite, la Division Marocaine établie dans des tranchées au nord de la voie ferrée. Le Régiment (moins le 3e bataillon laissé à la disposition du commandant de brigade) se met aussitôt en marche en colonne de route par Puisieux et Sillery, le 1er bataillon en tête. Après avoir dépassé la station de Sillery, ce bataillon se forme en colonne double ouverte face au nord. Le 2e bataillon s’échelonne en arrière : deux compagnies à la voie ferrée, les deux autres de chaque côté de la route conduisant de la station au Petit Sillery. Mais le bombardement par obus de gros calibre est tel que ces deux dernières compagnies ne tardent pas à venir chercher un abri derrière le talus du chemin de fer. Les pertes sont déjà sérieuses, et de nombreux blessés affluent vers le Petit Sillery où se trouve le P. C. du lieutenant-colonel. Le terrain sur lequel chemine le bataillon DESSIGNY est presque dépourvu d’abris ; il est balayé par les balles et les obus et la progression est très lente. Il est d’ores et déjà certain qu’il sera impossible d’atteindre avant la nuit l’objectif éloigné assigné au Régiment. Cependant, les éléments de première ligne se sont sensiblement rapprochés de la grande route et d’Alger-Auberge. Il semble possible, à la faveur de la nuit tombante, de s’emparer par une attaque brusquée du fort de la Pompelle et de la ferme d’Alger. L’ordre est envoyé au commandant DESSIGNY de prononcer cette attaque : deux compagnies du bataillon CLANCHÉ sont mises à sa disposition pour cette opération.

Le bataillon DESSIGNY marche sur son nouvel objectif et s’en rapproche grâce à l’obscurité. Cependant le bataillon de LALANDE, laissé près de Puisieux à la disposition du commandant de la brigade, a reçu directement de ce dernier l’ordre d’attaquer Alger-Auberge. Il se porte donc dans cette direction et ne tarde pas à rejoindre les éléments du bataillon DESSIGNY. Malgré la nuit on se reconnaît, et aux cris de : « En avant ! A la baïonnette ! » l’attaque sur Alger-Auberge est déclanchée. Conduite avec une énergie furieuse, elle réussite pleinement. Peu après, les abords du fort de la Pompelle sont atteints et des éléments du 1er bataillon et la 5e compagnie (CAZAMIAN) en occupent les glacis.

De part et d’autre de la route de Cambrai et des ruines fumantes d’Alger-Auberge, Français et Allemands se fusillent, les baïonnettes sont rouges et le champ de bataille encombré de blessés et de cadavres.

Le 24, au point du jour, le lieutenant CAZAMIAN pénètre dans le fort de la Pompelle. Mais les Allemands prononcent une vigoureuse contre-attaque : nos troupes résistent et font des prodiges, le soldat Antoine CUISINIER tue à la baïonnette plusieurs soldats ennemis : le commandant de LALANDE est mortellement atteint, le capitaine CLANCHÉ est tué. Les troupes à l’est du fort et aux abords d’Alger-Auberge sont contraintes de se replier jusqu’à la voie ferrée. A six heures, la contre-attaque est enrayés, le fort de la Pompelle nous reste. Mais l’ennemi le bombarde avec fureur, ainsi que le terrain occupé par nos troupes, les ponts et les passerelles sur le canal et sur la Vesle.

A treize heures, la 42e D. I. vient relever le 138e et le Régiment reçoit l’ordre d’occuper et de défendre le secteur Saint-Léonard, Fort de la Pompelle.

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© Webdoc "Une traversée du XXe siècle entre Charente et Limousin: la vie de Marcel Mathias", réalisé par Jean-Christophe Mathias et publié à l'occasion du centenaire de la naissance de Marcel Mathias, le 1er août 2020. Dernière mise à jour du site: 11 juin 2023. Ce site a été librement créé avec wix.com

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