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Historique des 273e et 73e

Régiments d'Infanterie

Hubert 73E.png

Hubert Mathias en uniforme du 73e R.I.

(photo de Casimir Hacart au 6, rue des Roses à Noeux-les-Mines).

Une carte postale de cette photo a été envoyée avec les mots suivants: "Souvenirs de mes vingt ans après la terrible guerre de 14 à 19.

Rentré à Béthune, Pas-de-Calais. Hubert"

Selon la fiche matricule de Hubert Mathias [N° 1508, bureau de recrutement de Magnac-Laval, classe 1918, Archives départementales de la Charente: cote 1 RPROV 269], il a été au 273e Régiment d'Infanterie du 14 juin 1918 (date de son départ aux armées) au 22 juillet 1919 (date de son passage au 171e R.I.).

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Le 14 juin 1918, Hubert Mathias part aux armées au 273e Régiment d’Infanterie [Le 273e R.I. est constitué des bataillons de réserve du 73e R.I.] Il y sera jusqu’au 23 octobre 1919.

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Selon l’Historique du 273e Régiment d’Infanterie (Imprimerie Berger-Levrault, Nancy-Paris-Strasbourg, non daté), le régiment est relevé dans la nuit du 13 au 14 juin 1918 à Cutry (au sud-ouest de Soissons, Aisne) : « Les pertes sont extrêmement lourdes. Le régiment est monté en ligne avec 50 fusils par compagnie. Quand il redescend, l’effectif combattant de certaines unités est réduit à zéro. (...) Le 273e ne reste que deux jours aux Champs de Pie. Dès le 16, il est embarqué pour Silly-le-Long et Plessis-Belleville. » [au sud de l’Oise, à la limite de la Seine-et-Marne] Le 17 juin 1918, le régiment « tout rajeuni par un afflux de jeunes officiers de chasseurs à pied, est à réorganiser entièrement. » Le régiment embarque le 1er juillet et débarque le 4 juillet au sud de la Marne. Le 5 juillet 1918, il « monte en ligne dans le secteur de La Chapelle-Monthodon » [à l’extrémité sud-est de l’Aisne, à l’est de Château-Thierry et à la limite de la Marne] : « Le 15 juillet, à 0h 5, le bombardement commence avec une violence inusitée. Vers 3h 30, l’ennemi commence à franchir la Marne et à refouler le rideau léger de nos avant-postes (…) A 5h 15 le bombardement redouble de violence. (…) Quelques minutes après, l’ennemi pénètre dans La Bourdonnerie. (au sud de Dormans, à la limite des départements de l’Aisne et de la Marne). (…) Les pertes sont très élevées. (…) Douze cents hommes le 15 juillet, 600 le 12 juin, 1.300 du 31 mai au 4 juin, voilà les pertes effroyables du 273e qui a eu deux colonels tués en un mois ! »

Le tableau des pertes (approximatives) d’après le Journal de marche du 273e R.I. indique plus précisément pour le 15 juillet 1918 à La Bourdonnerie : 3 officiers tués, 5 blessés, 30 disparus ; 9 hommes de troupe tués, 39 blessés, 1.165 disparus, soit un total de 1.251 pertes.

Du 16 au 19 juillet 1918, le régiment de Hubert Mathias est aux Angloux puis à Aulnay (probablement Aulnay-sur-Marne, à l’est d’Epernay) du 21 au 23 juillet ; il embarque à Fère-Champenoise (Marne) le 23 juillet et cantonne près de Montbéliard (Doubs) : « C’est là, près de la frontière suisse, après avoir parcouru tout le front français, après quatre ans ininterrompus de combat, alors que l’aube de la victoire commence à se lever, que le régiment apprend une terrible nouvelle : il est dissous à la date du 7 août. (...) Par ordre du général commandant en chef et par suite d’une organisation nouvelle, le 273e R.I. est dissous et ses éléments sont versés aux 33e R.I. et 73e R.I. » Ce changement de régiment n’est pas indiqué sur la fiche matricule de Hubert Mathias, mais une carte postale évoquant ses 20 ans le montre en uniforme du 73e R.I. : on peut donc conclure que c’est à ce second régiment qu’il a été versé (Hubert Mathias a eu 20 ans le 23 juillet 1918).

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Selon le J.M.O du 73e R.I. (Henri Charles-Lavauzelle, éditeur militaire, Paris et Limoges), ce régiment cantonne le 5 août 1918 près de Montbéliard : « Le 273e Régiment d’Infanterie est dissous et remplacé par le 3e Régiment de Tirailleurs Algériens. La 51e D.I. reste ainsi constituée à 3 régiments : 33e R.I. - 73e R.I. - 3e T. Les éléments du 273e R.I., hommes et cadres, sont répartis entre les 33e R.I. et 73e R.I. et doivent rejoindre leurs corps à la date du 7. » Après une période d’instruction, le 73e R.I. effectue une relève à Saint-Ulrich (Haut-Rhin, environ 10 km au sud-ouest d’Altkirch) le 22 août 1918. Dans la nuit du 28 au 29 août, le régiment subit « une cinquantaine de Minen à gaz suffocants – neuf hommes intoxiqués dont 4 évacués. » Le 13 septembre 1918, le régiment subit une attaque avec « feu roulant » et « diversion d’artillerie extrêmement brutale » ; « Les projectiles toxiques n’étaient pas nombreux ; un certain nombre d’obus à gaz sont tombés sur les arrières (…) Le gaz était lacrymogène et suffocant. (…) Six hommes ont été blessés dont deux assez gravement ; quatre ont dû être évacués ». Le 28 septembre, le J.M.O. indique « de nombreux tirs français dans la région de Carspach » [2km au sud-ouest d’Altkirch]. Les 16 et 17 octobre 1918, le régiment embarque en gare de Héricourt (Haute-Saône, au sud-ouest de Belfort) et débarque à Pont-Saint-Maxence (Oise, au sud-ouest de Compiègne) et cantonne à Avrigny, Blincourt et Choisy-la-Victoire et Sacy-le-Petit (à l’ouest de la forêt de Compiègne). Le 24 octobre, il est au nord de Noyon dans le secteur de Guiscard (à l’extrémité nord-est de l’Oise, à la limite de la Somme et de l’Aisne). Le 4 novembre 1918, le régiment part de Seboncourt (Aisne, au nord-est de Saint-Quentin) et se rend à Mennevret. Le 5 novembre 1918, le 73e franchit le canal de la Sambre à l’Oise et participe à une attaque aux côtés des Tirailleurs et des anglais à Etreux, Bergues et Barzy (à la limite de l’Aisne et du Nord) : « Mais les anglais sont en retard ; la 46e D.I. britannique n’a pu encore exécuter son passement de lignes ; la gauche française est en l’air. (…) Le Médecin-Chef Bertrand est blessé par éclat d’obus – Les arrières, particulièrement les abords du canal, sont durement bombardés – Quelques obus spéciaux tombent dans la vallée de la Sambre. » En soirée le régiment est à Beaurepaire-sur-Sambre (Nord) : « Liaison assurée : à droite, avec les tirailleurs ; à gauche, avec les anglais. » Dans la nuit du 7 novembre, le 73e est à Warpont (7 km au sud d’Avesnes-sur-Helpe, Nord) : « l’artillerie ennemie se montre très active et arrose, outre les lisières de Warpont, la vallée de la Petite Helpe. D’autre part, les anglais sont en retard, la liaison à gauche n’existe pas ; à droite les tirailleurs son également bloqués. » Le 8 novembre, la liaison est rétablie avec les anglais et avec les tirailleurs algériens. Le 9 novembre, le régiment est dans le secteur de Féron, au niveau de la voie ferrée entre Fourmies et Sains-du-Nord. Le 10 novembre 1918, le 73e est en « liaison étroite » avec les anglais et les tirailleurs à Rue-Là-Haut.

Le 11 novembre 1918 à 11 heures, le 73e Régiment d’Infanterie est à Eppe-Sauvage (à l’extrémité est du Nord, à la frontière belge) ; à 15 heures, le régiment cantonne à Montbliart (Belgique) : « Toute la progression s’est accomplie sans incidents, des routes couvertes de matériel et de munitions abandonnées par l’ennemi, jalonnées par des chevaux éventrés, prouvant que pour beaucoup d’éléments allemands, la retraite commençait à prendre l’allure d’une déroute. » Cependant, un « additif à la journée du 11 novembre » écrit à la date du 16 novembre mentionne un « combat de poursuite dans un terrain très difficile et par des circonstances atmosphériques très dures (…) très violente réaction de l’artillerie ennemie, le 5 novembre, sur les positions occupées par le Régiment entre Bergues et Barzy. Pendant le combat les liaisons en profondeur ont été très difficiles, les liaisons latérales plus difficiles encore. (...) Progression totale du 5 au 11 novembre : cinquante km. Plusieurs milliers de civils ont été délivrés par le Régiment. » Du 5 au 11 novembre, les pertes du régiment sont de 7 tués et 56 blessés.

Le 14 novembre 1918, le 73e R.I. est relevé par les anglais et repart en territoire français : il cantonne à Trélon, Glageon et Rainsars. Le 15, il est à la limite Nord/Aisne à Floyon, Rue-la-Haut et Fontenelle. Le 21 novembre, il cantonne à La Capelle, Les Aumonts et Buironfosse (Aisne, une quinzaine de kilomètres au nord de Vervins). Le 27, il est dans le secteur de Montcornet, Dizy-le-Gros et Sévigny (limite Aisne/Ardennes).

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© Webdoc "Une traversée du XXe siècle entre Charente et Limousin: la vie de Marcel Mathias", réalisé par Jean-Christophe Mathias et publié à l'occasion du centenaire de la naissance de Marcel Mathias, le 1er août 2020. Dernière mise à jour du site: 11 juin 2023. Ce site a été librement créé avec wix.com

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